Pourquoi une telle peur du requin ?

La squalophobie

La squalophobie est la peur des requins. Derrière ce mot se cache la présence d'un superprédateur qui fait peur à travers l'idée d'être mordu et l'idée du noir ou de l'obscurité des profondeurs. Cette obscurité peut être anxiogène et difficilement contrôlable chez certaines personnes. Ce sentiment est étroitement lié à la phagophobie, c'est-à-dire la peur d'être dévoré vivant. Le fait que les requins évoluent dans l'eau, environnement non adapté pour les êtres humains, accroît considérablement le sentiment de vulnérabilité. Cette peur se retrouve principalement chez les personnes n'ayant jamais vu un requin.

Le cinéma est le grand responsable de la squalophobie. À travers une série de films, le requin a été décrit comme dangereux, vicieux, intelligent et assoiffé de chairs humaines. Le premier film qui a marqué les esprits a été « les dents de la mer » de Steven Spielberg, sorti sur les écrans en 1975. À cette époque, le requin est méconnu du grand public qui prend aussitôt peur et qui génère une perception très négative de l'ensemble des requins. À ce jour, le cinéma réalise toujours des « films d'horreur » mettant en scène des requins de plus en plus sanguinaires, rusés et revanchards. C'est que cette squalophobie rapporte chaque année des centaines de millions de dollars aux producteurs de cinéma.

Le film 'les dents de la mer' Le film 'les dents de la mer'

Afin de rendre leurs films plus effrayants, certains cinéastes n'hésitent pas à surdimensionner leurs "requins mécaniques" ou une partie de leur corps. C'est ainsi que Steven Spielberg a voulu que son grand requin blanc des « dents de la mer » possède d'énormes dents bien plus grandes que celles que la nature prévoit pour un tel requin. Pour certains photographes et cinéastes occasionnels qui souhaitent réaliser des clichés et des films pouvant être vendus aux différents magasines à sensation, certains pêcheurs n'hésitent pas à lancer des appâts pour attirer les requins. Si cela est nécessaire, les pêcheurs lancent également du « chum », mélange nauséabond de morceaux de poissons et de sang. Le point négatif de cette technique est que les requins venant à la rencontre de ces appâts sont déjà en état d'excitation suite à la détection de sang dans l'eau. Cet état n'est pas du tout l'état naturel des requins. Une certaine frénésie peut même s'emparer des requins arrivant dans la zone des appâts. Les clichés alors réalisés ne reflètent pas le véritable caractère des requins qui sont dans un état second et bien plus agressifs qu'à l'accoutumée.

Chum Frénésie

Pour vendre en faisant la « une », les médias rapportent régulièrement des rencontres avec des requins. Parfois les requins se sont trop approchés des côtes, parfois ils ont mordu mortellement ou non, parfois ils ont simplement effrayé des nageurs ou des surfeurs. Quoi qu'il en soit, cette répétition de faits mettant en scène des requins par les médias finit par donner un sentiment de représailles chez certaines personnes qui acceptent plus facilement le massacre inconditionnel de tous les requins sans exception. Pour couronner le tout, chaque description physique d'un requin est souvent faite pour effrayer le lecteur. Ainsi, "tous" les requins possèdent d'énormes dents aiguisées comme des lames de rasoir et des yeux noirs glacials et profonds.

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