Image rare d'une loutre de mer qui s'attaque à un requin

C'est un peu le monde à l'envers : alors que l'on a l'habitude de voir des requins s'attaquer aux phoques et autres mammifères marins, une équipe de biologistes a photographié début novembre une loutre de mer en train d'essayer de dévorer un requin-buffle aussi gros qu'elle. Les images ont été partagées sur Twitter et Facebook par l'ONG Sea Otter Savvy, qui note que le requin n'a finalement pas été consommé mais simplement « grignoté ». La loutre a sans doute eu les yeux plus gros que le ventre. « À ma connaissance, c'est la première capture documentée d'un requin par une loutre de mer, assure Michael Harris, un biologiste spécialiste des loutres de mer. On sait que les loutres de mer peuvent capturer des gros poissons comme les raies, mais c'est assez rare ». Les loutres de mer se contentent d'habitude de petits invertébrés comme les oursins, les palourdes ou les crabes. Le requin-buffle, bien que de plus petite taille qu'un grand requin blanc (entre 70 centimètres et un mètre), n'en possède pas moins une puissante mâchoire qui lui sert à broyer la carapace des crabes et autres crustacés dont il se nourrit. Il n'a apparemment pas pu s'en servir pour riposter contre son assaillant.

Les orques ont-elles fait fuir les grands requins blancs au large du Cap ?

En 2017, les restes de cinq requins blancs tués par des orques ont été retrouvés à Gaansbai, en Afrique du Sud. Cela pourrait être une explication plausible à l'absence de plus en plus flagrante de squales, près des côtes sud-africaines. La présence d'orques, des superprédateurs surnommés les « baleines tueuses », est sans doute à l'origine de la disparition du grand requin blanc dans certaines zones au large du Cap, selon un rapport gouvernemental sud-africain. Présents en Afrique du Sud, les requins blancs ont disparu de certaines de ses côtes ces dernières années, certains imputant le phénomène à la chasse aux requins, d'autres à l'utilisation de filets de pêche dérivants ou encore à la surpêche. Mais une autre hypothèse émerge des études menées par une équipe de neuf experts nationaux et internationaux désignés en mars par le gouvernement, qui a lancé un ambitieux programme de protection des requins dont plusieurs espèces sont menacées ou en voie d'extinction. « Il y a des preuves d'un lien de causalité avec l'apparition d'un groupe d'orques qui chassent les requins blancs », selon le rapport. En 2017, les restes de cinq requins blancs tués par des orques ont été retrouvés à Gaansbai, au sud-ouest du pays. Un autre, tué de la même façon, a été retrouvé sur la plage cette année, et ils pourraient être beaucoup plus nombreux, a démontré lors de la présentation du rapport la chercheuse en biologie marine, Alison Kock, qui fait partie du panel d'experts. « À chaque fois, ça a été suivi par une chute immédiate du nombre de requins blancs » dans la région, sans doute fuyants le prédateur, a-t-elle observé, ajoutant que des cas similaires ont été constatés aux États-Unis au large de la Californie (Ouest). « Nous n'avons pas toutes les réponses », a toutefois conclu la spécialiste, recommandant de poursuivre les recherches.

Nukumi, requin de tous les records

C’est une rencontre exceptionnelle pour les biologistes d’Ocearch : à l’occasion de sa dernière campagne de marquage des grands requins blancs conduite au large de la Nouvelle-Écosse, à l’est du canada, une équipe de l’organisation de recherche marine à but non lucratif a croisé la route d’un spécimen de tous les records. L’animal baptisé Nukumi qui signifie « grand-mère sage et légendaire » dans la langue des Micmacs, peuple amérindien de la côte nord-est d’Amérique, est probablement l’un des plus gros requins jamais observé dans l’Atlantique Nord-Ouest, mais aussi sans doute l’un des plus vieux. Géante des mers, cette femelle âgée de 50 ans pèse en effet plus de deux tonnes et mesure plus de 5 mètres de long, et fait tomber le précédent record établi en 2012 par Mary Lee. Comme Nukumi, cette autre femelle capturée par Ocearch – 4,8 mètres et 1,5 tonne – a été équipée d’une balise qui permet à l’association, mais également au grand public, de suivre ses déplacements sur son immense territoire marin, des côtes du Massachusetts au large de la Floride et des Bermudes. Pendant la brève captivité de Nukumi, les bénévoles d’Ocearch ont réalisé une série de prélèvements de sang et de bactéries qui permettront d’améliorer nos connaissances sur les requins . Ces animaux qui peuvent vivre jusqu’à 60 ans sont un maillon essentiel de l’écosystème marin. Dans la région de l’Atlantique Nord-Ouest, ils contribuent à la préservation des stocks de poissons qui, sans eux, seraient décimés par les populations de phoques.

Retour