Comment les requins se reposent-ils en nageant en continu ?

Le mode de vie des requins gris est un mystère pour les chercheurs. En effet, ceux-ci ne s’arrêtent jamais de nager. Etant donné qu’ils respirent à l’aide de leurs branchies, ils sont obligés de se mouvoir en continu pour que celles-ci s’ouvrent et se ferment. Comment se reposent-ils alors ? Pour respirer, les requins utilisent leurs branchies et n’ont d’autre choix que de se mouvoir pour les ouvrir et les fermer. De fait, les requins gris de récif ne s’arrêtent jamais d’être en mouvement ! Les scientifiques se sont alors longtemps demandé comment ces requins pouvaient se reposer. Yannis Papastamatiou, chercheur affilié à la Florida International University, a mené une étude en collaboration avec une équipe internationale de scientifiques qui a probablement permis de lever le mystère. L’étude consistait initialement en un programme de recherche autour des comportements de chasse nocturne des requins.

Un groupe de requins du canal sud de l’atoll de Fakarava, en Polynésie française, avait été observé. Cette recherche a débouché sur une découverte étonnante : des centaines de spécimens de requins de récif se sont trouvés en train de surfer en flottant sur les courants ascendants. Certains d’entre eux nageaient à contre-courant, quasiment immobiles. Afin d’étudier le comportement intrigant des requins gris sans les importuner, le bateau des scientifiques a déserté l’océan en y laissant simplement un ensemble de balises de suivi acoustique, suppléé par des caméras sous-marines. Ce dispositif a permis de calculer la dépense d’énergie des requins qui voguaient dans les courants. Le résultat montre bien que cette attitude correspond à un mode de repos chez les requins. En effet, selon l’étude, les requins économisent plus de 15 % d’énergie en surfant de la sorte. « Cette étude est une belle démonstration des paysages marins énergétiques, une représentation spatiale de la quantité d’énergie qu’il faut à un animal pour se déplacer dans un environnement », a déclaré Papastamatiou.

Covid : les anticorps de requins seront-ils la prochaine arme pour neutraliser les coronavirus ?

Des chercheurs de l’Université du Wisconsin-Madison aux États-Unis ont découvert l'efficacité d’anticorps de requins face à plusieurs souches de coronavirus comme le Sars-Cov-2. Les recherches pourraient déboucher sur des traitements contre les futures épidémies. Alors le requin nous sauvera-t-il de la pandémie ? Dans une étude publiée le 16 décembre dans le magazine Nature, les chercheurs américains ont déterminé qu’un certain type de protéines VNARs, pour "Variable New Antigen Receptors" joue un rôle essentiel dans l’immunité des squales. Ces protéines uniques sont produites par des requins nourrices (Ginglymostomatidés). Elles permettraient de neutraliser l’infection par le Sars-Cov-2 dans des cellules humaines. Le système immunitaire des requins abrite en effet les plus petits anticorps parmi tous les vertébrés, environ 1/10e de la taille d'un anticorps humain. Grâce à cette taille, les VNARs ciblent d'autres zones du coronavirus, inaccessibles aux anticorps plus volumineux comme ceux présents chez l'Homme.

Pour arriver à ces résultats, les chercheurs ont étudié près d’un milliard de versions d’anticorps de requins pour trouver les protéines efficaces face aux coronavirus. L’une d’elles, nommée 3B4, s’est avérée efficace contre le SARS-CoV-2 et plus particulièrement contre son variant Delta. "Concernant le variant Omicron, l’étude a été réalisée avant son apparition mais d’après les premiers modèles, la protéine 3B4 devrait aussi pouvoir lutter contre lui". Les scientifiques américains comptent sur ces avancés pour mettre au point des traitements à base de VNARs pour lutter contre les potentielles prochaines pandémies de coronavirus. Comme l’explique le chercheur Aaron Lebeau qui a dirigé cette étude, "le plus gros problème c’est le nombre de coronavirus qui risquent d’infecter les humains. Nous préparons donc un arsenal de médicaments basés sur les VNARs de requins que nous pourrons utiliser pour lutter contre les futures pandémies de SARS. C’est une sorte d’assurance pour la suite."

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