Un club social de grands requins blancs découvert au Mexique

Des dizaines de grands requins blancs, une espèce particulièrement solitaire, débarquent chaque automne et chaque hiver au large du Mexique pour se nourrir. Selon de nouvelles recherches publiées dans la revue Biology Letters, de nombreux spécimens auraient ainsi formé des groupes serrés au cours des saisons 2017 et 2018, préférant patrouiller ensemble pour chasser. La recherche de nourriture sociale (se nourrir en groupes) peut prendre de nombreuses formes. Elle peut aller du simple partage d'informations via l'amélioration locale (les individus peuvent simultanément se nourrir et observer d'autres animaux en train de se nourrir) à une chasse coopérative plus complexe. Ce type d'interactions est moins étudié chez les prédateurs marins, car il est difficile de mesurer leurs associations sociales dans la nature.

Dans le cadre de récents travaux, une équipe s'est intéressée au cas du grand requin blanc, une espèce d'ordinaire très solitaire. Pour ce travail, les chercheurs ont marqué six grands requins blancs (trois mâles et trois femelles) près de l'île de Guadalupe, au Mexique, entre octobre 2017 et décembre 2018. Une alerte retentissait à chaque fois qu'un spécimen marqué se trouvait à proximité d'un autre. Notez que chaque dispositif placé sur la nageoire dorsale, qui contenait également une petite caméra, se détachait tout seul après environ cinq jours. L'équipe a ainsi pu enregistrer des centaines d'interactions sociales. Certaines étaient courtes, mais d'autres étaient particulièrement longues. Une paire de requins aurait notamment surpris l'équipe de biologistes en passant plus de soixante-dix minutes à nager ensemble, côte à côte. Cela n'a l'air de rien, mais pour cette espèce en particulier, ce type d'interaction est très rarement observée dans la nature. En général, les mâles préféraient traîner avec d'autres mâles, tandis que les femelles préfèrent la compagnie d'autres femelles. Ici, le comportement social de chaque requin variait beaucoup plus. Un requin aurait ainsi interagi avec une douzaine d'autres spécimens (mâles et femelles confondus) en seulement trente heures avant de lâcher sa balise, tandis qu'un autre n'aurait interagi qu'avec deux requins en cinq jours. Selon les auteurs de l'étude, la plupart des grandes interactions se sont également produites près d'un lieu de reproduction des phoques. Les chercheurs proposent ainsi que les grands blancs s'associent à d'autres individus afin de profiter de leurs informations. Un requin peut alors profiter du succès de chasse d'un autre requin, ce qui maximise ses chances de se nourrir.

Mégalodon : leur taille dépendait de la température de l’eau

L’Otodus megalodon, plus connu sous le nom de mégalodon, est une espèce de requin éteinte, qui vivait dans les océans entre 15 et 3,6 millions d’années et pouvait atteindre 18 ou 20 mètres de long. Mais selon une nouvelle étude, publiée dans la revue Historical Biology, la taille de ces requins dépendait de la température de l’eau.

En effet, après avoir comparé les fossiles de ces requins géants et les lieux sur lesquels ils ont été trouvés, les chercheurs ont remarqué que les mégalodons qui vivaient dans des eaux fraîches étaient plus grands que ceux des eaux plus chaudes. "Ainsi, le gigantisme d' Otodus megalodon dans les eaux plus froides était peut-être encore renforcé par son environnement plus frais. Si tel est le cas, le corollaire de cette étude est que toutes les populations d' Otodus megalodon n'ont probablement pas atteint des tailles gigantesques de la même manière, où la notion commune selon laquelle l'espèce a atteint 18 à 20 m devrait être appliquée principalement aux populations dans des environnements plus frais", concluent les chercheurs dans leur étude. Ces conclusions confirment la règle de Bergmann, qui est en zoologie un principe qui corrèle la température de l'environnement avec la masse du corps chez les animaux. Ainsi, Carl Bergmann, un biologiste allemand du XIXe siècle, avait décrit que les animaux à sang chaud tendent à être plus grands dans les milieux froids que leurs congénères dans les milieux chauds. Leur grande taille les aidait à retenir la chaleur plus efficacement. Ainsi les mégalodons réputés avoir atteint les 18 ou 20 mètres de long évoluaient probablement dans les eaux les plus fraîches du Globe.

L’Europe, une plaque tournante du commerce d’ailerons de requins

Le « shark finning, » la pêche aux ailerons de requins, est interdite depuis près de 10 ans en Europe, et pourtant le Vieux Continent continue de vendre ces ailerons partout dans le monde, et notamment en Asie. Un paradoxe que dénonce l’IFAX, le Fonds international pour la protection des animaux, dans un rapport rendu le 01 mars 2022. La France : quatrième exportateur d’ailerons de requins Malgré l’interdiction de la pêche aux ailerons de requins, l’Union européenne est un acteur majeur du commerce international de ces morceaux de poisson, très appréciés dans les pays asiatiques. L’IFAW dénonce le double discours de l’Union européenne dans son rapport rendu le 01 mars 2022 : 45 % des « produits liés aux nageoires de requin importés » par Hong Kong, Singapour ou encore Taïwan, souligne l’IFAW, proviennent de l’Union européenne. Un commerce qui n’est pas caché, par ailleurs : afin d’analyser la provenance des produits à base d’ailes de requins, l’IFAW n’a eu qu’à étudier les registres des douanes.

Et, surprise : la France fait partie des grands exportateurs. Elle arrive quatrième au classement des pays européens qui exportent le plus de ces produits, derrière l’Espagne, le Portugal et les Pays-Bas. Si l’IFAW publie ce rapport et demande un changement dans la réglementation, c’est que l’Union européenne pèse de plus en plus lourd sur ce marché : entre 2003 et 2020, 28 % des produits importés à base d’ailerons de requins ont eu pour origine l’UE, mais cette part est en augmentation constante. En 2020, l’UE représentait à elle seule 45 % des exportations vers Hong Kong, Singapour et Taïwan.

Un très rare bébé requin-fantôme découvert par hasard au large de la Nouvelle-Zélande

Un bébé requin-fantôme vient d’être découvert par une équipe de scientifiques au large de la Nouvelle-Zélande. Il s’agit d’un événement rare, car cette espèce aussi appelée Chimère troll est difficilement observable, en raison de son lieu de vie : les profondeurs des océans. Ce spécimen a été récupéré le 8 février dernier à 1,2 kilomètre de profondeur près de South Island rapporte la BBC, relayée par le HuffPost. Ce bébé requin fantôme a été découvert par hasard, car les scientifiques pratiquaient d’autres recherches sur les populations sous-marines dans les eaux profondes néo-zélandaises.

« Les espèces d’eau profonde sont généralement difficiles à trouver, et comme les requins fantômes en particulier, elles ont tendance à être assez discrètes », a expliqué le Docteur Brit Finucci à la BBC. Les petits requins-fantômes se distinguent des adultes. « Les petits peuvent vivre dans des habitats très différents, ils peuvent avoir un régime alimentaire différent, ils peuvent même avoir une apparence très différente de celle des adultes », précise la scientifique. De nombreuses analyses vont être pratiquées sur le spécimen permettant de renseigner les scientifiques sur l’espèce à laquelle ils ont affaire.

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