Les requins sont bien plus attirés par les métropoles côtières que l'on pourrait le penser

Une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l'Université de Miami tend à montrer que les requins sont bien plus attirés par les métropoles côtières que l'on pourrait le penser. Alors que l'on pourrait penser que la présence humaine accrue dans les zones proches des mers et des océans aurait plutôt tendance à éloigner le prédateur marin, compte tenu notamment de la pollution chimique, lumineuse et sonore, les chercheurs ont en fait remarqué que les spécimens observés dans le cadre de cette étude "passaient autant de temps près des lumières et des sons de la ville animée, souvent près du rivage, quelle que soit l'heure de la journée". Pour arriver à ces conclusions, l'équipe emmenée par le Dr Neil Hammerschlag, directeur du programme de recherche et de conservation des requins de l'Université de Miami, a suivi les déplacements de trois espèces de requins, le requin-bouledogue, le requin nourrice atlantique, et le grand requin-marteau, autour de la ville de Miami. Comme la plupart des prédateurs (terrestres ou marins), les requins sont généralement considérés comme des "éviteurs urbains", très sensibles aux perturbations humaines qu'ils ont tendance à fuir. Contrairement à certains autres animaux, tels que les rats ou les pigeons ("explorateurs urbains"), dépendants des déchets humains pour se nourrir, ou aux "adaptateurs urbains", qui dépendent encore largement des zones naturelles mais peuvent montrer une certaine utilisation des zones urbanisées.

Résultat : "Nous avons été surpris de constater que les requins que nous avons suivis passaient autant de temps près des lumières et des sons de la ville animée, souvent près du rivage, quelle que soit l'heure de la journée", explique le Dr Neil Hammerschlag. En conséquence, les chercheurs ont conclu que les comportements des requins observés dans le cadre de ces travaux s'apparentait plus à ceux des "adaptateurs urbains". Ils supposent notamment que les squales sont attirés près des côtes en raison d'activités humaines telles que le rejet de carcasses et de poissons. Et la présence humaine dans ces zones peut avoir des conséquences pour les deux espèces. "En passant autant de temps près du rivage, les requins risquent d'être exposés à des polluants toxiques ainsi qu'à la pêche, ce qui pourrait avoir un impact sur leur santé et leur survie", juge Hammerschlag. Pour les humains, les chercheurs recommandent d'identifier les zones à risques proches des rivages, afin d'écarter autant que possible la probabilité d'une attaque.

Les populations de requins pélagiques ont chuté de plus de 70 % au cours des cinquante dernières années

Les requins peuplent l’océan depuis des centaines de millions d’années. Ils fascinent et effrayent l’humanité depuis des millénaires. Aujourd’hui, ces animaux sont menacés d’extinction par la pêche commerciale qui tue jusqu’à cent millions de requins chaque année. La demande pour leurs ailerons et leur viande entraîne un déclin préoccupant des populations de requins dans le monde. Résultat : plus de 50 % des espèces de requins sont désormais classées comme menacées ou quasi menacées d’extinction, et les populations de requins pélagiques (vivant en haute mer) ont chuté de plus de 70 % au cours des cinquante dernières années !

Un rapport du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) révèle qu’en 2020 près de la moitié des ailerons de requins importés dans la région de Hongkong, à Singapour et à Taïwan provenait d’États membres de l’UE. Cette étude doit servir de signal d’alarme et inciter l’Union européenne à reconnaître l’ampleur réelle de sa contribution au déclin mondial des requins. Il est temps qu’elle mette en place des actions pour remédier à cet effondrement. Pour y parvenir, elle doit améliorer la surveillance de sa propre pêche et de son commerce de requins. En outre, elle doit plaider en faveur de limites commerciales durables par le biais de la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Convention on International Trade of Endangered Species, Cites), afin de garantir un avenir meilleur pour les requins.

Selon une nouvelle étude, les collisions avec les bateaux ont de graves répercussions sur les populations de requins-baleines

D'après une nouvelle étude menée par des biologistes marins de la Marine Biological Association (MBA) et de l'Université de Southampton, les collisions mortelles de requins-baleines avec de grands navires sont largement sous-estimées et pourraient être la raison de la chute des populations. Le mode de vie de ces poissons de près de 20 mètres les rend vulnérables. Les requins-baleines se nourrissent de zooplancton. Ils passent ainsi beaucoup de temps près de la surface, se rassemblent dans les régions côtières, et se déplacent lentement.

Afin de confirmer leur théorie, les scientifiques de 50 instituts de recherche et universités internationaux ont suivi les mouvements des requins-baleines et des navires à travers le monde pour identifier les zones à risque et les collisions possibles. Les données de mouvement suivies par satellite de près de 350 requins-baleines ont été soumises au Global Shark Movement Project, dirigé par des chercheurs du MBA. En établissant une carte montrant les endroits où les requins-baleines et les gros bateaux se rencontrent, les experts ont découvert que plus de 90% des déplacements de ces poissons géants ont lieu dans des zones d'activité maritime. L'étude a également révélé que les données de transmission s'arrêtaient bien plus souvent dans les zones de navigation très fréquentées. Les scientifiques ont conclu que ces fins de transmission n'étaient pas dues à une défaillance technique, mais au décès de l'animal. Tué après un impact, il coule alors au fond de l'océan.

Un requin décède après avoir contracté une curieuse maladie

L’autopsie d’un requin échoué sur une plage anglaise révèle la surprenante cause de sa mort. Il s’agirait même d’une “première mondiale”. Au mois de mars, un requin du Groenland s’est échoué sur la plage de Newlyn, au sud-ouest de l’Angleterre. Une autopsie a été réalisée sur cet animal, dans l’espoir d’en savoir plus sur son âge, son régime alimentaire et, bien sûr, les raisons de sa mort. Les scientifiques pensaient que le requin s’était échoué vivant, mais les analyses leur ont donné tort. C’est par Rosei Woodroffe, une biologiste du ZSL Institute of Zoology que l’animal a été découvert.

Mesurant 3,5 mètres, son cas a directement intrigué les scientifiques, car ce requin du Groenland était très loin de son habitat naturel. Selon les analyses, il s’agissait d’une femelle, âgée d’une centaine d’années. Selon l’autopsie, le requin était malade et cela explique pourquoi il se trouvait à cette distance de son habitat naturel. D’après The Guardian : “Son cerveau était légèrement décoloré et congestionné par un liquide trouble, qui contenait un type de bactérie appelé Pasteurella, probablement à l'origine de la méningite.” Si ce genre d'infection n'est pas surprenant chez un être humain, ce serait une “première mondiale” pour un requin.

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