Dans les eaux protégées du Pacifique, les requins atteignent des tailles démesurées

Dans les eaux chaudes du Pacifique, on trouve de tout. Mais surtout, depuis quelques mois, on y observe des requins blancs ou tigres aux proportions impressionnantes. Les biologistes marins dans les réserves de Polynésie et autour d’Hawaï ont pu observer des spécimens 30 % plus grands que la moyenne, expliquent plusieurs quotidiens britanniques relayés par Courrier international. Dans les eaux polynésiennes, la biologiste marine Kori Burkhardt a aussi constaté les proportions démesurées de ces créatures marines. Elle avait d’ailleurs confié au National Geographic dans le cadre d’un reportage avoir observé le plus grand requin-tigre de sa vie. "Ce n’est pas seulement sa longueur mais aussi sa largeur. Cette femelle mesure peut-être 5 mètres de long et 3 mètres de large, en incluant ses nageoires. C’est fou !", rapporte le Times. D’ordinaire, les femelles adultes atteignent au maximum 3,5 mètres de longueur.

Comment expliquer une telle évolution ? D’après les scientifiques, ce gain de croissance serait la conséquence d’un programme de protection des requins dans plusieurs zones du Pacifique. En Polynésie, en 2006, le gouvernement a fait passer une nouvelle loi interdisant aux pêcheurs de chasser ces impressionnants poissons, permettant ainsi leur prolifération. Aujourd’hui, dans les eaux polynésiennes, non seulement ils ne sont plus menacés, mais ils disposent d’importantes réserves de nourriture. Deux facteurs essentiels à leur développement. Selon plusieurs spécialistes, cette modification physique s'expliquerait aussi par un changement comportemental des requins lors de la chasse. Tandis que les grands blancs sont habituellement des poissons solitaires, il semblerait qu'ils se soient soudainement mis à chasser en groupe, "au lieu de se concurrencer les uns les autres", révèle The Times. D’après GB News, plusieurs requins blancs de 6 mètres auraient été observés en train de partager une carcasse de baleine. "Cela signifie que ces prédateurs étaient tous dans les parages pour détecter l’odeur du mammifère marin mort, mais cela peut aussi vouloir dire qu’ils se déplacent ensemble" souligne le biologiste marin Chris Lowe, directeur du Shark Lab de l’université de l’État de Californie. "C’est quelque chose que nous n’avons jamais encore vraiment pu étudier ou comprendre", conclut-il.

Cette odeur serait la solution miracle pour éviter de se faire dévorer par un requin

Avec son fils Simon, l'homme d'affaires Collin Brooker pense avoir trouvé la solution. Originaires du Pays de Galles, les deux hommes ont vendu il y a quelques années de cela les deux cafés dont ils étaient propriétaires à Cardiff, pour tester une nouvelle solution "répulsive contre les requins" de leur composition. Visant à créer un "halo" de sécurité autour des surfeurs et autres bateaux de pêche, le dispositif repose sur l'utilisation d'un produit chimique diffusant une senteur synthétique de chair de requin en décomposition dans l'eau. Ce dernier se présente sous forme de comprimé rangé dans un petit appareil en plastique, qui se dissout continuellement dans l'eau pour dégager une forte odeur qui n'est détectée que par les requins.

Les grands requins blancs seraient capables de changer de couleur pour tromper leurs proies

Plus grands prédateurs marins de la planète, les grands requins blancs sont déjà des créatures impressionnantes, armées de 300 dents aiguisées et pouvant peser plus de 2 000 kilogrammes. Mais ce n’est pas tout : de nouvelles recherches dévoilent de nouvelles informations sur ces animaux, suggérant qu’ils seraient capables de changer de couleur, peut-être comme stratégie de camouflage pour surprendre leurs proies. Dans le cadre de nouvelles expériences menées au large de l’Afrique du Sud, des chercheurs ont utilisé un phoque en guise de leurre, le traînant derrière un bateau afin d’inciter plusieurs requins à bondir de l’eau tout près d’un tableau de couleurs conçu spécialement pour l’occasion, avec des panneaux blancs, gris et noirs. À chaque fois qu’ils sautaient, l’équipe photographiait les requins, et a répété cette expérience tout au long de la journée. L’un des requins, facilement identifiable en raison d’un abcès sur sa mâchoire, est apparu à la fois gris foncé et gris beaucoup plus clair à différents moments de la journée.

Les scientifiques ont confirmé cette observation à l’aide d’un logiciel informatique permettant de corriger des variables telles que la météo, les niveaux de lumière et les réglages de l’appareil photo. Ils ont ensuite prélevé, sans cruauté, un petit morceau de tissu sur l’un des requins et l’ont ramené en urgence dans un laboratoire. Ils ont traité cet échantillon avec plusieurs types d’hormones présentes naturellement chez les requins. À l’aide d’une caméra time-lapse et d’un microscope confocal, les scientifiques ont observé avec stupéfaction les mélanocytes du requin, les cellules de la peau qui contiennent le pigment, se contracter et devenir plus clairs lorsqu’ils étaient arrosés d’adrénaline. Dans le même temps, une autre hormone connue sous le nom de MSH, une hormone de stimulation des mélanocytes, a provoqué la dispersion de ces mêmes cellules, entraînant une couleur de peau plus foncée. Les données provenant d’un nombre limité de requins, les scientifiques précisent que la capacité du grand requin blanc à modifier son apparence n’est pas encore validée, et que leurs recherches n’ont pas encore été publiées dans une revue scientifique. Cependant, d’autres experts estiment que les possibilités sont intéressantes.

Un duo d'orques terrorise les grands requins blancs en Afrique du sud

Surnommés tueurs de baleines, les orques sont également des tueurs de requins. En effet, un couple d’orques (épaulards) terrorise et tue depuis 2017 les grands requins blancs au large des côtes de l’Afrique du Sud. Ils ont ainsi réussi à chasser un grand nombre de squales de cette zone, qui semble être devenue leur territoire. Telle est l’histoire intrigante qui a été présentée dans une nouvelle étude publiée le 30 juin dans l’African Journal of Marine Science. On y apprend que les Grands Blancs ont évité certaines régions de la côte de Gansbaai, des territoires qu’ils ont dominés pendant de nombreuses années, à la suite de l’arrivée d’orques. Depuis 2017, huit grands requins blancs se sont échoués sur le rivage suite à une attaque d’un tueur de baleines. Plus précisément, les observations ont conclu qu’il s’agissait de la même paire d’orques, qui utilise par ailleurs des méthodes très expéditives. Menées depuis cinq ans et demi, les recherches ont observé un massacre en règle de grands requins blancs. En effet, plusieurs squales ont été retrouvés morts des suites d’une attaque.

Détail macabre, sept d’entre eux se sont fait enlever le foie, certains aussi le cœur. Il est d’ailleurs probable que les orques aient tué plus d’animaux qu’estimé, car toutes les carcasses ne se sont pas forcément échouées. Face à ce carnage, les observations visuelles de grands blancs ont chuté de façon spectaculaire dans certaines baies du Cap occidental. C’est le cas à Gansbaai. Situé à environ 100 km à l’est de Cape Town, il s’agit d’un lieu qui était reconnu mondialement pour admirer le plus célèbre des requins, avec des touristes du monde entier visitant et participant à des plongées en cage. La donne a donc changé. En effet, l’étude suggère que les requins ressentent le risque induit par la présence d’un prédateur marin à proximité, et s’enfuient. C’est ce qu’explique l’auteure principale Alison Towner, biologiste au Dyer Island Conservation Trust: “Initialement, suite à une attaque d’orque, les grands requins blancs individuels n’apparaissaient pas pendant des semaines ou des mois”.

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