D’étonnants requins lumineux découverts dans les profondeurs du Pacifique

Dans les fonds marins de l’océan Pacifique, au large de la Nouvelle-Zélande, des scientifiques ont découvert trois requins qui brillent dans l’obscurité. Cette luminescence n’avait encore jamais été observée chez les squales. Des chercheurs de l’université catholique de Louvain en Belgique ont découvert trois requins lumineux dans l’océan Pacifique. On ne parle pas ici de gigantesques squales mais de poissons mesurant moins de deux mètres. Capturés dans le cadre d’une étude menée sur les poissons du plateau de Chatham, situé à l’est de la Nouvelle-Zélande, ces requins vont permettre aux scientifiques de mieux comprendre la vie dans les fonds marins, qui demeurent l’un des écosystèmes les moins étudiés du monde. « Compte tenu de l’immensité des fonds marins et de la présence d’organismes lumineux dans cette zone, il est de plus en plus évident que la production de lumière en profondeur doit jouer un rôle important dans la structuration du plus grand écosystème de notre planète », résument les chercheurs, dont l’étude vient d’être publiée dans la revue Frontiers in Marine Science. La découverte porte sur deux espèces de requins-lanternes et un requin-liche. « Ces animaux étaient répertoriés, mais pour la première fois au monde, on a pu observer leur luminescence, s’est réjoui Jérôme Mallefet, l’un des auteurs de l’étude, dans les colonnes du journal belge Le Soir . On relève au total 540 espèces de requins dans le monde, et 57 d’entre elles seraient capables d’émettre de la lumière. Jusqu’ici, nous en avons étudié sept ou huit.» Mesurant 1,80 mètre, le requin-liche devient ainsi le plus grand vertébré lumineux connu. « Les requins découverts au large de la Nouvelle-Zélande contrôlent leur système de production de lumière par des hormones, alors que la plupart des organismes bioluminescents observés à ce jour utilisent un contrôle nerveux pour déclencher leur lumière », poursuit le chercheur belge.

Les requins-baleines cicatrisent de leurs blessures à une vitesse extraordinaire

Les requins-baleines font preuve d'une remarquable capacité à se remettre de leurs blessures, d'après une étude parue en février 2021 dans la revue Conservation Physiology. Pour la première fois, des chercheurs ont mesuré la rapidité à laquelle les requins-baleines peuvent se remettre de leurs blessures. En raison des collisions avec les bateaux et leurs hélices, les plus grands poissons du monde souffrent souvent de lacérations, d'amputations,etc. Les conclusions des scientifiques, parues début février dans la revue Conservation Physyiology, font état d'une vitesse de guérison "extraordinaire". L'auteur principale, Freya Womersley, en doctorat à l'université britannique de Southampton, a eu l'idée d'éplucher les photos compilées dans des bases d'observation des requins-baleines des régions entourant le golfe de Tadjourah (Djibouti) et l'atoll de South Ari (Maldives). Là-bas, des enquêtes annuelles de photo-identification ont été menées par la Marine Conservation Society Seychelles (MCSS) et par le Maldives Whale Shark Research Programme (MWSRP). L'équipe de Freya a donc examiné des clichés pris dans ces deux sites de l'océan Indien où les requins se rassemblent fréquemment, et a utilisé des marquages pour uniformiser les images entre elles, précise un communiqué. Cette méthode lui a permis de comparer des photographies prises sans équipement spécialisé au fil du temps et a augmenté la quantité de données disponibles pour évaluer et suivre l'évolution de ces blessures externes. Il est apparu que les plaies pouvaient se refermer en quelques semaines. Mieux, les scientifiques se sont aperçus que dans certains cas, des nageoires dorsales partiellement arrachées avaient fini par repousser, un phénomène jamais observé jusqu'alors. Néanmoins, conclut l'étude, les effets à long terme des traumatismes sur l'état général des requins-baleines restent indéterminés : dommages internes, capacité de nage réduite... Aussi, il y a fort à parier que ces gros poissons dépensent beaucoup d'énergie à guérir, au lieu de croître ou de se nourrir.

Le monde a perdu 70% de ses requins en 50 ans

La surpêche a infligé des pertes de 71% sur la population de certains requins et raies au cours du dernier demi-siècle, laissant un «trou béant et croissant» dans la vie océanique, selon une étude rendue publique mercredi. Le déclin de certaines espèces, comme le requin-marteau ou la raie manta, est remarquable. Parmi les plus touchées se trouve le requin océanique qui est au bord de l'extinction. Prisé des pêcheurs pour ses ailerons, il est aussi victime de techniques de pêche non sélectives. Sa population a chuté de 98% en 60 ans. C'est un déclin pire que celui de la plupart des grands mammifères terrestres, et proche ou égal à celui de la baleine bleue, explique à l'AFP le professeur Nick Dulvy, du département des sciences biologiques de l'Université canadienne Simon Fraser. Son équipe a récolté et analysé les données leur permettant de dresser un état global de 31 espèces de requins et de raies. Ils en concluent que les trois quarts des espèces étudiées sont menacées d'extinction.

«Nous savions que la situation était mauvaise dans de nombreux endroits mais elle provenait de plusieurs études et rapports, il était donc difficile d'avoir une idée de la situation globale», explique à l'AFP le scientifique Nathan Pacoureau, qui a cosigné l'étude parue dans Nature. «Nous montrons des déclins prononcés et un risque croissant rapidement d'extinction pour de larges espèces dans les habitats les plus grands et les plus reculés de la planète, qu'on croit souvent protégés de l'influence humaine», dit à l'AFP M. Pacoureau, lui aussi à Simon Fraser. L'étude pointe du doigt la surpêche et une faible protection de ces animaux, en appelant à des restrictions plus grandes et une meilleure application des règles existantes. Les chercheurs remarquent que le déclin des espèces n'est pas toujours irréversible si l'on engage des efforts de conservation. L'étude s'est concentrée sur les requins océaniques et les raies vivant avant tout dans l'océan, et en a dégagé une tendance claire: «Les données révèlent un trou béant et croissant dans la vie océanique», selon M. Pacoureau.

Le nombre d'attaques de requins extrêmement bas en 2020

Les attaques de requins sont en baisse pour la troisième année consécutive, tombant à 57 morsures non provoquées dans le monde en 2020, contre 64 morsures en 2019 et 66 en 2018, selon le résumé annuel publié par l’International Shark Attack File de l’Université de Floride. La moyenne mondiale sur cinq ans a chuté à 80 incidents par an. Mais paradoxalement, ce fut l’année la plus meurtrière depuis 2013, avec 10 morsures non provoquées ayant entraîné des décès, ce qui s’écarte nettement de la moyenne de quatre par an. Six des morsures mortelles se sont produites en Australie, trois aux États-Unis et une dans les eaux de Saint-Martin dans les Caraïbes. Les États-Unis ont été le pays le plus frappé dans le monde en nombre de morsures, avec 33, en baisse cependant de 19,5 % par rapport à 41 l’an dernier. L’Australie a suivi avec 18, contre 16 l’année précédente.

Les bébés requins naissent plus faibles à cause du réchauffement climatique

Avant d’arriver à cette conclusion, les chercheurs américains ont analysé l’évolution de dizaines d'oeufs de requins-épaulettes, une espèce qui vit dans les eaux peu profondes de la Grande Barrière de Corail, en Australie, en les mettant dans des conditions d'éclosion différentes. Certains ont été placés dans un aquarium rempli d’eau à 27°C et d'autres dans un bac transparent où la température de l'eau était de 31°C. Résultat, ils ont constaté que les bébés requins dans l’eau à 31°C ont éclos 25 jours plus tôt. Ils sont nés au bout de 100 jours, contre 125 pour ceux dans l’eau à 27°C. « Plus les conditions sont chaudes, plus l’évolution est rapide. Le changement climatique a un impact même sur les bébés requins les plus coriaces», a déclaré Carolyn Wheeler, l’auteur principal de cette étude, relayée par The Guardian. À l’issue de leurs observations, ils ont également noté que les bébés ayant vu le jour dans des eaux plus chaudes sont plus faibles. « Ils sont ainsi des chasseurs moins efficaces », a précisé Dr Jodie Rummer, coauteur de l’étude. Or, les requins sont des prédateurs importants pour l’écosystème. Selon Carolyn Wheeler, « les requins pourraient s'adapter génétiquement aux températures plus chaudes », mais cela est peu probable car ce sont des animaux qui se reproduisent lentement et qui mettent du temps à atteindre la maturité sexuelle, a-t-elle expliqué. Le risque majeur, selon la spécialiste, c’est que ces espèces disparaissent complètement de la planète.

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