La douane de Hong Kong saisit 26 tonnes d'ailerons de requins protégés, un record

Même en période de crise sanitaire de Covid-19, les activités illégales continuent, notamment le braconnage et les échanges qui y sont liés. Dans un article du 6 mai 2020, le quotidien hongkongais South China Morning Post explique que les autorités douanières ont effectué la plus grosse saisie d’ailerons de requins de l’histoire du pays. En effet, pas moins de 26 tonnes d’ailerons ont été saisies, pour une valeur totale de plus d’un million de dollars américains. La cargaison se trouvait dans deux containers en provenance d’Amérique du Sud, arrivée en janvier 2020 à 10 jours d’intervalle. Or, les deux containers proviennent du même expéditeur équatorien et le destinataire n’est autre qu’une entreprise de logistique de Hong Kong. Le responsable de la société a été arrêté mais relâché ensuite, dans l’attente d’une enquête plus approfondie. Selon les responsables de la saisie, un élément a été déterminant, permettant de forts soupçons. En effet, la description de la cargaison était écrite en espagnol, l’identifiant comme étant du poisson séché. Or, il est très rare que les cargaisons soient décrites dans une autre langue que l’anglais. De plus, les autorités douanières hongkongaises ont déjà par le passé intercepté des ailerons de requins en provenance d’Équateur. Les 38 500 ailerons emballés dans 300 sacs en nylon appartenaient à deux espèces de requins protégées : le requin-renard (Alopias vulpinus) et le requin soyeux (Carcharhinus falciformis). Les autorités ont pu identifier la répartition des ailerons entre les deux espèces : 31 000 pour le requin-renard et 7 500 pour le requin soyeux. Les autorités estiment qu’une grande partie de la cargaison était destinée à la consommation locale, c’est dire aux restaurants et autres magasins de Hong Kong. Pour WWF-Hong Kong, cette saisie ne signifie pas forcément une augmentation de la demande. En revanche, il se pourrait bien que les commerçants illégaux aient vu une opportunité, alors que les forces de l’ordre sont très mobilisées dans les efforts de lutte contre l’épidémie de Covid-19.

Surprise : les requins sont plus actifs dans les eaux froides

Les zones tropicales sont bien plus riches en biodiversité que les zones tempérées, ce qui s'expliquait jusqu'ici par la pression de la prédation qui s'exerce sur les espèces. Mais, patatras ! Une nouvelle étude montre au contraire que les grands poissons prédateurs, comme les requins, sont beaucoup plus actifs dans les plus basses latitudes. De quoi faire perdre leur latin aux partisans de l'évolution darwinienne. Les régions tropicales du globe abritent une bien plus grande biodiversité que les zones tempérées. Une tendance observée aussi bien pour les espèces éteintes que vivantes, les plantes et les animaux, dans les environnements terrestres et marins. On dénombre par exemple 620 espèces d'arbres dans toute l'Amérique du Nord contre 22.500 espèces dans les zones tropicales. De même, il existe moins de 100 espèces d'oiseaux nicheurs dans les régions de haute latitude d'Amérique du Nord contre plus de 300 espèces au Mexique central. La principale théorie pour expliquer ce phénomène est celle de l'interaction biotique : la prédation étant plus intense dans les zones tropicales, cela encourage une évolution plus rapide des espèces, ce qui amène en retour plus de prédateurs, et ainsi de suite. Cette théorie est pourtant aujourd'hui battue en brèche par une nouvelle étude parue dans Nature Communications, portant sur les poissons pélagiques. « Contrairement aux intuitions, nous avons constaté que la prédation est plus forte dans les zones tempérées et négativement corrélée à la richesse des espèces des poissons », expliquent les auteurs. Ces derniers ont récolté des données portant sur 900 millions d'attaques de grands prédateurs marins - requin, thon, espadon, marlin - sur une période de 55 ans, entre 1960 et 2014 aux différentes latitudes. Ces attaques sont mesurées par les navires de pêche qui mettent des appâts dans l'eau pour attirer les poissons prédateurs et les compter.

Un requin vieux de 330 millions d'années découvert aux États-Unis

Des chercheurs ont découvert les restes d’un ancien requin vieux de 330 millions d’années dans une grotte du Kentucky. Le parc national de Mammoth Cave, situé au centre de l’État du Kentucky, abrite une partie du Mammoth Cave System. Il s’agit du plus grand réseau souterrain au monde avec près de 600 kilomètres de galeries. Alors qu’ils exploraient le système de grottes, les chercheurs Rick Olson et Rick Toomey sont tombés sur plusieurs dents coincées dans l’une des parois. Ils décidèrent alors de prendre plusieurs photos et de les envoyer à Vincent Santucci, le paléontologue principal du National Park Service à Washington, DC, pour les aider à identifier les fossiles. Ce dernier transféra ensuite les photos à John-Paul Hodnett, paléontologue au Dinosaur Park, dans le Maryland. Rapidement, ce dernier a pu identifier plusieurs dents appartenant à un requin sur les images. Néanmoins, il fut ensuite intrigué par certaines d’entre elles qui semblaient associées à de grandes sections de cartilage fossilisé. Trouver des dents de requins est assez courant. En revanche, les squelettes de requin, faits de cartilage, ont beaucoup plus de mal à se fossiliser, d’où son étonnement. Il décida alors de venir examiner lui-même ces vestiges. “Je ne savais pas exactement à quoi m’attendre dans cette grotte.“, a-t-il expliqué au Courrier Journal. “Quand nous sommes arrivés sur les lieux, j’ai été stupéfait“. Bien que le paléontologue n’ait pas été en mesure d’isoler le squelette complet, il a tout de même réussi à identifier un crâne, une mâchoire inférieure, un peu de cartilage et plusieurs dents extrêmement bien conservées. Selon le paléontologue, ces restes fossilisés appartiennent à une espèce de requin connue sous le nom de Saivodus striatus. Ce dernier devait avoir la même taille qu’un grand requin blanc. Cette espèce évoluait entre 340 et 330 millions d’années, à la fin de la période géologique du Mississippien. À l’époque, la région était bien différente et submergée sous des mers tropicales peu profondes. Il n’est donc pas étonnant de trouver des fossiles marins dans le coin.

Quatre nouvelles espèces de requins-marcheurs découverts en Australie

La grande majorité des requins nagent pour se déplacer, mais certaines espèces particulières peuvent utiliser des moyens de locomotion plus singuliers. C’est le cas des requins-marcheurs, c’est-à-dire des requins utilisant leurs nageoires comme des membres pour se déplacer dans les fonds marins. Et récemment, c’est quatre nouvelles espèces de requins-marcheurs que des biologistes marins australiens ont découvert. Contrairement à leurs cousins plus grands, les membres de ces espèces nouvellement découvertes de requins-marcheurs passent leur temps à se promener doucement le long des récifs coralliens sur quatre nageoires plates. Ou, du moins, c’est ce qu’ils faisaient lorsque les chercheurs les ont repérés dans les eaux peu profondes du nord de l’Australie. Dans un article publié dans la revue Marine & Freshwater Research, les biologistes marins ont déclaré que les quatre nouvelles espèces de requins ambulants étaient les espèces de requins les plus récemment évolués connus, s’étant développés après s’être séparées de leur ancêtre commun le plus proche il y a environ 9 millions d’années. Ces caractéristiques uniques ne sont pas partagées avec leurs plus proches parents, les requins-chabots, ou des parents plus éloignés dans l’ordre des requins tapis, y compris les requins-baleines. Les quatre nouvelles espèces ont presque doublé le nombre total de requins marcheurs connus, amenant le total à neuf. les chercheurs ont déclaré qu’ils vivent dans les eaux côtières du nord de l’Australie et de l’île de Nouvelle-Guinée et occupent leur propre région distincte.

Nausicaa permet de lever une partie du mystère entourant le requin-baleine

Chacun sait ce qu’est un requin-baleine. Paradoxalement, les scientifiques ne possèdent que très peu d’informations sur le mode de vie de cet impressionnant animal qui peut atteindre près de 15 m de long à l’âge adulte. C’est pour combler ce manque que, depuis 2016, l’association Megaptera et le Centre national de la mer de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) Nausicaa mènent des campagnes de photo-identification de ces poissons géants au large de Djibouti, en Afrique. Ludwig Coulier, biologiste à Nausicaa, est rentré samedi d’une mission d’une semaine sur la corne de l’Afrique, dans le golfe de Tadjourah. C’est le troisième voyage de ce type qu’il a effectué au cours des quatre dernières années. A 45 ans, entouré de membres de l’association Megaptera et de personnel local, il a participé à la pose de quatre balises sur de « jeunes » requins-baleines. « Ce sont des poissons qui remontent régulièrement en surface pour se nourrir, nous pouvons donc les approcher assez facilement en apnée sans matériel spécifique », explique-t-il. La tâche n’est toutefois pas aisée puisqu’elle se réalise tout de même entre 3 et 4 mètres de profondeur et que la balise doit être placée sur la nageoire dorsale du requin. Les émetteurs utilisés cette fois-ci ont une autonomie de 300 jours et fourniront des informations sur la température de l’eau et les déplacements des individus identifiés. « On sait qu’entre novembre et février, il y a à cet endroit une concentration de requins-baleines juvéniles, c’est-à-dire âgés de 10 à 15 ans. Ce que l’on veut comprendre, c’est pourquoi ils viennent ici à cette période et pourquoi d’une année sur l’autre on ne revoit jamais les mêmes individus », poursuit le biologiste.

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