Covid-19 : 500 000 requins pourraient être tués pour produire un vaccin

Et si la pandémie de Covid-19 finissait par provoquer un massacre de requins ? Absolument pas concernés directement par la maladie, les squales pourraient en revanche être des victimes collatérales de la production intensive de vaccins à venir dans les prochains mois, dénonce l’association américaine de défense de ce type de poissons Shark Allies. Comme l’explique L’Indépendant, les requins produisent dans leur foie une substance utilisée dans la confection des sérums en cours d’élaboration, le squalène. “Il est en effet utilisé comme adjuvant, qui accroît l'amplitude de la réponse immunitaire”, précise le quotidien régional. Un rôle déjà joué par la même huile dans la préparation d’autres vaccins depuis des années. L’association Shark Allies estime que récolter une tonne de squalène nécessite de tuer 3000 requins. En partant de cette base, les défenseurs des squales ont calculé qu’il faudrait abattre 250 000 prédateurs marins pour produire des vaccins pour l’ensemble de la population humaine. Ce sont donc au total 500 000 requins qui pourraient être “sacrifiés” pour permettre à l’humain de repousser la menace du Covid-19. Ce demi-million d’individus s’ajouterait alors aux quelques 3 millions de requins qui sont déjà tués chaque année pour récolter le fameux squalène, également utilisé dans certains mélanges cosmétiques et industriels. L’association Shark Allies entend donc éviter le massacre en lançant une pétition, mais aussi en présentant des solutions alternatives. L’association rappelle ainsi que l’huile en question peut aussi être obtenue à partir de végétaux, moyennant cependant un temps d’extraction sept fois plus long.

Apparemment, le squelette des requins était autrefois également constitué d'os

Comme nous le savons, le squelette des requins est fait de cartilage, mais non d'os comme c'est le cas chez les poissons osseux. Vu que la majorité des animaux est passée d'un squelette en cartilage à un squelette osseux, les scientifiques ont longtemps suggéré que les squales n'ont pas évolué de la même manière et qu'ils sont juste restés comme ils étaient. Mais après des études portant sur les restes fossilisés du crâne d'un Minjinia turgenensis, un placoderme récemment découvert, des chercheurs contredisent l'hypothèse selon laquelle les requins sont restés sur le bord du chemin de l'évolution. D'après les chercheurs, le Minjinia turgenensis a vécu au cours du Dévonien précoce, il y a 410 millions d'années. Grâce aux analyses menées sur ce fossile, le Dr Martin Brazeau, chercheur au Département des sciences de la vie de l'Imperial College de Londres (Angleterre), et son équipe suggèrent que les requins auraient déjà eu, au cours de leur évolution, des ancêtres pourvus d'un squelette osseux. En analysant le crâne du Minjinia turgenensis, les scientifiques ont trouvé un os endochondral étendu, un os primaire dur et riche en cartilage, qui va servir de point de départ à la constitution du squelette, juste après la naissance. Cette découverte est une première, car avant ce fossile de Minjinia turgenensis, aucun autre placoderme déjà répertorié ne disposait d’un os endochondral. Et comme les requins et les autres poissons possédant un squelette osseux descendent des placodermes, cette équipe pense que le squelette cartilagineux des requins est finalement le fruit de l'évolution. Suite à ce constat, les chercheurs avancent donc qu’au cours de leur évolution, les ancêtres des requins étaient probablement pourvus de squelettes en os, pour à nouveau s’en débarrasser et revenir à un squelette constitué de cartilage.

Des chercheurs percent le secret des requins fluorescents

Ce n'est pas forcément la meilleure façon de passer inaperçu mais certains requins, tapis au fond des océans, émettent une lumière fluorescente verte. On sait désormais comment. "C'est très différent de toutes les autres formes de fluorescence marine", notamment des méduses ou du corail, explique l'un des coauteurs, David Gruber, professeur à la City University de New York. C'est une petite molécule plutôt qu'une protéine. "Cela montre que les animaux font indépendamment évoluer cette capacité à absorber la lumière bleue de l'océan pour la transformer en d'autres couleurs", poursuit le biologiste marin.

Quelles seraient les conséquences si les requins disparaissaient

Les requins s’installent dans les écosystèmes du monde entier, y compris les habitats de mangroves peu profonds, les récifs coralliens tropicaux, les eaux glaciales de l’Arctique et l’immensité de l’océan. Indépendamment de l’endroit où vivent les requins ou de leur taille, ils sont tous des prédateurs et, par conséquent, sont d’une importance vitale pour la stabilité de leurs habitats, explique Jenny Bortoluzzi, zoologue au département de zoologie du Trinity College de Dublin. Les requins-chasseurs de poissons éliminent les individus faibles et malades, garantissant que la population de poissons reste en bonne santé et à une taille que les ressources de l’habitat peuvent supporter. Ces redoutables prédateurs peuvent même aider à préserver leurs écosystèmes grâce à leur seule présence. Par exemple, les requins-tigres (Galeocerdo cuvier) qui vivent dans les herbiers marins effraient les tortues et les empêchent de trop diminuer la végétation par une consommation excessive. Les requins jouent également un rôle dans la régulation de la production d’oxygène dans l’océan, en se nourrissant de poissons qui dévorent le plancton générateur d’oxygène. Les environnements des récifs coralliens sont un autre bon exemple de l’importance des requins pour la biodiversité globale et la santé des écosystèmes, indique Toby Daly-Engel, professeur au département des sciences marines et directeur du Shark Conservation Lab. « Si les requins disparaissent, les petits poissons explosent en population, car rien ne les mange. Très bientôt, leur nourriture — plancton, micro-organismes, petites crevettes — finirait par disparaître, donc tous les petits poissons finissent par mourir de faim ». Lorsque cela se produit, les algues et les bactéries pénètrent dans le récif, recouvrant le corail qui ne peut plus photosynthétiser. « Le corail mourra, ne laissant que son squelette, qui finira par se transformer en calcaire. Ensuite arrivent des animaux comme les étoiles de mer et les oursins ; nous appelons ces animaux des brouteurs. Donc, au lieu d’un tas d’espèces différentes — requins, poissons osseux, invertébrés et mollusques — vous vous retrouvez avec un récif avec quatre à cinq espèces, c’est un récif mort ». Les requins jouent un autre rôle important dans les réseaux trophiques océaniques : ils sont la nourriture des carnivores marins. Les grands requins blancs morts qui se sont échoués sur les plages sud-africaines sans leur foie auraient été victimes d’attaques orques. Et des séquences vidéo ont récemment montré un requin rousset (Squalus clarkae) dévoré entier par un mérou au fond de l’océan Atlantique. Même les poulpes sont connus pour se nourrir de requins.

Une femelle requin enceinte parcourt 1 000 km pour éviter les mâles

Un grand requin blanc femelle est actuellement en train de nager à plus de 1.000 km de la côte nord-est des États-Unis, car, enceinte, elle cherche à éviter les mâles souhaitant s'accoupler, selon les experts. Les scientifiques suivent le requin de 15 pieds de long et de plus de 900 kg grâce à un appareil depuis septembre 2019, a rapporté le Daily Mail. La femelle, prénommée Unama'ki, a été balisée au large des côtes de la Nouvelle-Ecosse au Canada, comme le montrent les images publiées par le journal britannique. Depuis, elle est restée près du littoral, prenant sept mois pour descendre jusqu'à la baie de Mexico. Mais le mois dernier, les chercheurs ont observé qu'Unama'ki a quitté la côte est des États-Unis et s'est enfoncée plus profondément dans l'océan. Les experts disent qu'en plus d'éviter les tentatives d'accouplement des mâles, la température de l'eau est plus favorable aux jeunes requins. Aussi, les sources de nourriture sont idéales pour les petits. Les chercheurs d'OCEARCH, une organisation à but non lucratif qui étudie les grands requins blancs et autres grands prédateurs, traquent la femelle par le biais d'un dispositif placé sur sa nageoire dorsale. Grâce à l'appareil leur fournissant des données sur ses mouvements, ils espèrent identifier les sites clés pour l'espèce et obtenir plus d'information pour sa conservation. Unama'ki pourrait bientôt retourner dans les eaux au large de la Nouvelle-Écosse au Canada, si les données que les experts ont recueillies sont exactes. À ce jour, l'équipe pense qu'il y a deux sous-populations de grands requins blancs dans ces eaux et que l'une d'elles pourrait se rassembler près de la Nouvelle-Ecosse.

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